jeudi 19 novembre 2009

Entretien (extrait) no 85 (Je Suis)

Question : Comment savez-vous que vous êtes le témoin ?

Maharaj : Je ne sais pas, je suis. Je suis parce que pour être chaque chose doit faire l’objet d’un témoignage

Q : L’existence peut être aussi acceptée par ouï-dire.

M : Là encore, vous en revenez à la nécessité d’un témoin direct. Le témoignage, même s’il n’est pas personnel et réel, doit être au moins possible et faisable. L’expérience directe est la preuve définitive.

Q : Une expérience peut être erronée et trompeuse.

M : D’accord, mais pas le fait de l’expérience. Quelle qu’elle soit, authentique ou fausse, on ne peut pas nier le fait qu’une expérience a lieu. Le fait est sa propre preuve. Etudiez-vous de près et vous vous apercevrez que quel que soit le contenu de la conscience, la vision que nous en avons ne dépend pas de ce contenu. La présence (awareness) reste elle-même et ne varie pas avec l’événement. Ce dernier peut être agréable ou déplaisant, d’importance mineure ou très important, la présence reste identique à elle-même. Remarquez la nature particulière de la présence, son auto-identité naturelle, sans la moindre trace de conscience de moi, allez à sa racine et vous réaliserez très vite que la présence est votre véritable nature et que vous ne pouvez appeler vôtre rien de ce dont vous êtes conscient.

Q : La conscience et son contenu ne sont-ils pas une seule et même chose ?

M : La conscience est comme un nuage dans le ciel, et les gouttes d’eau sont son contenu. Il faut le soleil pour que le nuage soit visible, et la conscience a besoin d’être ramenée au centre de la présence (awareness).

Q : La présence (awareness) n’est-elle pas une forme de la conscience ?

M : Quand on considère le contenu sans attirance ni dégoût, la conscience du contenu est attention consciente (awareness). Mais il y a encore une différence entre la présence réfléchie dans l’attention consciente et la présence pure (awareness) qui transcende la conscience. L’attention consciente, le sentiment : « Je suis conscient », est le témoin, alors que la présence pure est l’essence de la réalité. La réflexion du soleil dans une goutte d’eau est, sans nul doute, un reflet du soleil, mais ce n’est pas le soleil. Entre la présence, réfléchie en tant que témoin dans la conscience et la pure présence, il y a un fossé que le mental ne peut franchir.

Q : Cela ne dépend-il pas de la manière de le considérer ? Le mental dit qu’il y a une différence, le cœur, qu’il n’y en a pas.

M : Evidemment, il n’y a pas de différence. Le réel perçoit le réel dans l’irréel. C’est le mental qui crée l’irréel et c’est lui qui perçoit le faux comme tel.

Q : J’ai compris que l’expérience du réel suivait la perception du faux comme faux.

M : On n’expérimente pas le réel. Il transcende l’expérience. Toute expérience se situe dans le mental. Vous connaissez le réel en étant le réel.

Q : Si le réel est au-delà des mots et du mental, pourquoi en parler tellement ?

M : Pour la joie de le faire, bien sûr. Le réel est la béatitude suprême. Même en parler, c’est le bonheur.


Extrait de « Je Suis », Edition des Deux Océans, 1982

dimanche 15 novembre 2009

Bob Adamson



Bob Adamson a réalisé sa vraie nature auprès de Nisargadatta en 1976.

Son site en anglais est visible ici

Grâce à l'infatigable travail de traduction de Laya Jakubowicz, son témoignage est accessible en français dans le livre "Quel est le problème maintenant, si vous n'y pensez pas ?"

De lumineuses citations ont été publiées sur le magnifique site de Laya : Perles de bonheur