mardi 28 septembre 2021

"Derniers jours de Nisargadatta Maharaj suivi de Aù-delà de la liberté" à paraître le 13 octobre 2021


 

Jusqu’au départ de Nisargadatta Maharaj réside un enseignement. 

Treize jours après que le grand sage Sri Nisargadatta Maharaj soit entré en Mahasamadhi, en quittant définitivement son corps le 8 septembre 1981, S.K. Mullarpattan, un de ces tous proches disciples et traducteurs, prononça un discours d’hommage. 

D’une manière très simple et vivante, il se remémore les derniers jours passés auprès de Maharaj et l’empreinte indélébile que le grand sage a laissée à ceux qui étaient en contact avec lui. 

À l’occasion de la commémoration du 25e anniversaire du Mahasamadhi de Nisargadatta Maharaj, ce discours a été retranscrit et publié en anglais. À l’occasion de la commémoration des 40 ans de cet événement, le voici à la disposition de son auditoire francophone. Une occasion unique de découvrir comment un tel contexte était transformé en un enseignement vivant de détachement et de présence jusque dans les derniers jours, jusque dans le dernier souffle. 

Dans ce présent recueil, ont été aussi collectées des transcriptions écrites de cassettes d’enregistrements des paroles de Nisargadatta publiés en anglais aux éditions Yogi impressions sous le titre Beyond Freedom, inédites en français. 

« Quand vous découvrez le Soi qui est sans couleur, sans forme ou image, vous ne rechercherez plus ou ne revendiquerez plus une quelconque liberté. Vous serez libre de la liberté. » 

« Dès que le sentiment d’Être jaillit ou apparaît, tout l’espace en est imprégné. L’immensité du ciel est l’expression de votre Être. Et bien que l’entièreté de ce monde soit l’expression de votre Être, vous vous prenez et vous limitez à ce corps particulier. Votre amour pour le corps réduit votre horizon. Mais, dès l’instant où ces murailles s’effondrent, vous êtes à nouveau un avec Brahman, avec l’univers entier. »

Sri Nisargadatta Maharaj 

Un immense merci à Jean-Philippe Deconinck  pour cette nouvelle traduction de Sri Nisargadatta Maharaj (après "Méditations" et "Premiers discours") 🙏🏼🙏🏼🙏🏼

Son site de référence sur Sri Nisargadatta Maharaj : Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj

 

 


vendredi 10 septembre 2021

Dans mon pays personne n’est né, personne ne meurt.


Question : Imaginez qu’on vienne vous annoncer ma mort. Quelqu’un vous dit : « Vous connaissiez un tel, il vient de mourir ». Quel serait votre réaction ?

Maharaj : Je serai heureux de vous savoir à nouveau chez vous. Je serai profondément heureux de savoir que vous avez quitté toute cette folie.

Question : Cette folie ?

Maharaj : Folie de penser que vous êtes né et que vous mourrez, que vous êtes un corps jouissant d’un mental et autres absurdités. Dans mon pays personne n’est né, personne ne meurt. Certains entreprennent un voyage, puis reviennent. D’autres ne le quittent jamais. Quelle différence cela fait-il puisqu’ils voyagent dans le pays des rêves, chacun enveloppé dans son propre rêve. Seul l’éveil est important. Il suffit de reconnaître le « je suis » comme réalité, et aussi comme amour. 

Extrait de « Je Suis » (entretien no 40), Édition des Deux Océans, 1982

lundi 6 septembre 2021

Je n’ai pas peur de la mort parce que je n’ai pas peur de la vie.

 

Question : Ne craignez-vous pas de mourir ?

Maharaj : Je vais vous raconter la mort de mon guru (Sri Siddharameshwar Maharaj).  Après avoir annoncé sa mort
prochaine, il cessa de se nourrir tout en ne changeant rien à sa routine quotidienne. Le onzième jour, à l’heure de la prière, alors qu’il chantait et tapait des mains avec vigueur, il mourut subitement ! Comme ça, entre deux mouvements, comme une chandelle qu’on souffle. Chacun meurt comme il a vécu. Je n’ai pas peur de la mort parce que je n’ai pas peur de la vie. Je mène une vie heureuse et j’aurai une mort heureuse. La misère, c’est d’être né, pas de mourir. Tout dépend du point de vue.

Extrait de « Je Suis » (entretien no 40), Édition des Deux Océans, 1982

dimanche 25 juillet 2021

Nirupana 140 – Nous ne sommes d’aucune utilité pour nous-même


De son vivant, un sage doit endurer la souffrance. Quand il meurt, des mémoriaux sont construits en son honneur. Les gens expriment alors une grande dévotion à son égard. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que les gens vénèrent la renommée.

 

Après la réalisation du Soi, il ne reste plus d’individualité dans la conscience. Antérieurement à la naissance, tout comme après le décès, l’état véritable du Jnani reste toujours le même. La véritable nature reste toujours la même. Ce qui est apparu prendra fin, assurément. Celui qui a cette connaissance n’en a aucune utilité, bonne ou mauvaise. Quoi que ce soit qui arrive, que vous l’aimiez ou non, vous n’en ferez plus l’expérience. Ceci n’empêche pas à un être humain de désirer la joie éternelle.

 

Si une personne occupant une haute fonction est présentée à un homme ordinaire, ce dernier aura des attentes. Un Jnani n’a de désirs d’aucune sorte pour quelque avantage que pourrait lui procurer quelqu’un. Qu’est-ce qu’un Jnani ? Il n’est rien. Il n’a pas de nom, pas de forme, rien du tout.

 

La conscience est la caractéristique des cinq éléments. Aussi est-elle liée intimement à eux. La conscience est attachée à elle-même, mais le Jnani n’en a plus le besoin.

 

Quelqu’un gagne beaucoup d’argent à la ville. De retour à son village, il construit une maison. Il meurt après la cérémonie d’inauguration de la nouvelle maison. N’ayant pas d’héritier, la maison va au gouvernement.

 

Il en est de même pour Maya. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester sans rien faire du tout. Mais quel est le futur de cette action, et quel est le futur d’une personne ? Ceci doit être compris précisément. Nous ne sommes d’aucune utilité pour nous-même. Le Jnani a connaissance de cela.

 

Ceci est notre état naturel – on vous parlera rarement de ceci. La plupart des enseignants vous diront de faire quelque chose. Ils ne vous diront pas que, quels que soient les efforts que quelqu’un fait, cela reste insignifiant. Au sein du monde physique, la compétition donne du sens à la vie. Avec un discours tel que le mien, il n’y aura plus ce charme à la vie. Un jnani parle rarement parce que ce qu’il dit chasse l’ambition des gens. Le détachement signifie la compréhension que toute chose est vaine. La compassion et l’amour sont naturellement présents. Il s’agit de la nature de la conscience. Ce n’est pas de votre fait.

 

Nisargadatta Maharaj

 

Dimanche 11 novembre 1979

 

Extrait de « Méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj » aux éditions Aluna 

jeudi 3 juin 2021

Nouveau livre en français

Connu comme un Sage hindou réalisé, Nisargadatta est maintenant généralement reconnu pour être classé parmi les plus grands maîtres exposant les enseignements de l'Advaïta.
Dans ce dernier ouvrage, la profondeur et la subtilité du traitement du sujet combinée avec l'approche étroitement raisonnée, font de ces dialogues des ouvres pratiquement inégalées dans la littérature spirituelle.
Tel un miroir, Nisargadatta Maharaj nous amène ici face à l'image que nous nous faisons de nous-même et qui n'est absolument pas celle de la Réalité, de l'Un, immuable et ultime. Au fil de ces entretiens, il enjoint de voir clairement et lucidement ce qui n'est qu'une illusion, un mirage.
Il dit et redit avec force à tous ceux qui le visitent : « Ce qui vous lie, c'est de vous prendre pour ce que vous n'êtes pas ».
Dans ces paroles qui datent de la dernière année de sa vie, Maharaj va plus loin qu'il n'a jamais été ; ainsi, il déclare : « Cette connaissance de "je suis" ou d'"être" est un manteau d'illusion sur l'Absolu ». Maharaj revient encore et encore au concept/vérité du « rien », nothingness, lequel traduit la non-dualité la plus absolue qui soit. Ce rien n'est ni néant, ni plénitude, car il les transcende tous deux.
Un point est frappant chez Maharaj : son absence absolue de toute tentative de conciliation, de tout compromis envers son interlocuteur.
Nous sommes ici, très certainement, au cour même du Cour de la non-dualité, dans sa forme la plus pure et la plus authentique qui soit. 

EDITIONS ACCARIAS L'ORIGINEL 

dimanche 21 mars 2021

Entretien 64 (Je Suis)

 

Quand le mental est maintenu éloigné de ses préoccupations, il devient silencieux. Si vous ne troublez pas cette tranquillité et que vous demeurez en elle, vous découvrirez qu’elle est pénétrée d’une lumière et d’un amour que vous n’avez jamais encore connus et, pourtant vous la reconnaîtrez immédiatement pour votre véritable nature. Quand vous serez passé par cette expérience, vous ne serez plus jamais le même homme. Le mental, qui ignore toute règle, peut briser cette paix et obscurcir cette vision, mais leur retour est certain à condition que l’effort soit soutenu jusqu’au jour où, tous les liens étant rompus, les illusions et les attachements cessent et la vie devient supérieurement concentrée dans le présent. Sachant avec une certitude absolue que rien ne peut vous troubler hormis votre propre imagination, vous devenez alors indifférent à vos désirs et peurs, vos concepts et idées, et vous vivez selon la seule Vérité.

Extrait de « Je Suis », Edition des Deux Océans, 1982

mardi 9 mars 2021

Entretien du 05 juin 1981 (extrait)


Maharaj : Maintenant, vous savez que vous êtes. Comment est-ce arrivé, qu’est-ce qui vous fait savoir que vous êtes ? Il faut aller à la source. Il y a cent ans, vous ne saviez pas que vous existiez. Aucun problème alors. Maintenant, à cause de ce savoir, les problèmes ont commencé. C’est à cause du corps que cet «être-moi» a fait son entrée, donc que savons-nous du corps et de ce « sens du Je » ? »

 

Visiteur : Quand le corps s’effondre, quand la personne est morte, est-ce que la mémoire et la conscience continuent ?

 

M. : La conscience et la mémoire sont toutes deux des qualités du corps sustenté par la nourriture. Sans le corps il n’est pas question qu’elles continuent. L’« être-moi » est une qualité du corps sustenté par la nourriture, mais le vrai Soi est autre chose.

 

Visiteur : Turiya (état de conscience suprême) qu’est-ce que c’est ?

 

M. : Turiya veut dire que vous seul restez, rien d’autre. Tant que vous savez que vous êtes, tout est. Apprenez ce que vous êtes et vous aurez toutes les réponses ; découvrez l’origine du corps et de cet « être-moi ». Découvrez tout cela et vous saurez ce que vous êtes.

Tout ce qui change n’est pas votre Soi ; ce corps-esprit change constamment. Il n’était pas là, il est arrivé, il va disparaître. Il n’est pas vous. Découvrez ce que vous êtes.

C’est la conscience qui est importante. Concentrez-vous sur la conscience. Voilà ce qu’est la méditation, méditez et la conscience vous dira tous ses secrets. La conscience aime cet amour-de-soi. Concentrez-vous sur la conscience seulement, vous apprendrez à la connaître. Si vous vous intéressez au monde alors vous ne vous intéressez pas à la conscience. Intéressez-vous seulement à elle, alors elle vous dévoilera tous les secrets et alors vous saurez ce que vous êtes. Ce « vous » saura qui vous êtes, mais cet aperçu signifie conscience pure et, là, il n’y a plus de « Je ».

La méditation c’est se regarder. Être dans la conscience, sans rien d’autre, c’est la connaissance sans langage que vous ÊTES. Il y aura des pensées mais de plus en plus faibles, seul le sens d’être, d’étant, continuera : seulement la conscience, sans activité aucune. Se regarder agir, par exemple observer sa colère, est, à un niveau inférieur, celui de l’identification au corps-esprit.

 

Extrait de Conscience et Absolu, Editions Les Deux Océans 1997


vendredi 26 février 2021

Entretien du 04 janvier 1981


Maharaj : C’est seulement à cause de votre identification à l’entité corps-esprit que ce-qui-est n’apparaît pas comme tel.

Je vous en prie soyez clair là-dessus : il n’y a qu’une chose à comprendre, c’est que vous êtes le sans forme, l’au-delà du temps, le non-né. C’est parce que vous vous identifiez comme entité corps-esprit que votre conscience, qui est la conscience universelle, croît qu’elle est mortelle. Personne ne meurt parce que personne n’est né.

La multitude des formes est la manifestation de la conscience. Ce sont ces millions de formes qui sont créées et détruites, mais la conscience universelle elle-même ne naît pas et ne meurt pas. Imaginez si ces millions de formes qui ont été créées subsistaient, comment d’autres formes pourraient –elles être créées ? C’est parce que la conscience ne naît ni ne meurt que ces millions de formes sont créées et détruites ; le processus est sans fin. Comprenez que vous êtes cette conscience universelle sans limites. Ce qui est limité, ce qui est créé puis détruit, c’est seulement les choses à travers quoi la conscience se manifeste. Le potentiel entier de la conscience demeure, il est sans limites. Vous cherchez la connaissance à partir du point de vue de l’entité corps-esprit, en vous aidant du mental. Vous avez cette machine, vous avez le mode d’emploi, et vous vous identifiez complètement à elle, mais elle n’est pas vous. Vous n’avez aucun contrôle là-dessus, elle a fait son apparition et elle disparaîtra.

Je vous parle du point de vue de la conscience universelle et je sais que tous les corps tirent leur subsistance de l’extérieur et qu’ils disparaîtront sans laisser de traces.

 Extrait de Conscience et Absolu, Editions Les Deux Océans 1997


vendredi 8 janvier 2021

"Je Suis" Entretien 24 (extrait)


La vie quotidienne est une vie d’action. Que vous l’aimiez ou non, vous devez fonctionner. Tout ce que vous faites à votre profit s’accumule et devient explosif et, le jour de l’explosion, sème la dévastation en vous et dans votre monde. Quand vous vous leurrez, croyant travailler au bien de tous, cela ne fait que rendre les choses pires car vous ne devriez pas vous laisser guider par vos opinions sur ce qui est bon pour les autres. Un homme qui sait ce qui est bon pour les autres est un homme dangereux.

 Sri Nisargadatta Maharaj

"Je Suis"