Maharaj : Je suis Cela qui représente l’absence de ce qui est vu. Si vous essayez d’adapter ce que je dis aux dimensions du concept ‘être humain » que vous croyez être, vous n’y arriverez pas ... ! Bien qu’ayant écouté tout ce que j’ai dit, la plupart d’entre vous continue à se considérer comme un corps et me regardent en tant qu’individu. Je ne suis rien de cela ! MA PRESENCE REELLE EST L’ABSENCE DU PHENOMENE QUE VOUS ÊTES EN TRAIN DE REGARDER.
Mon sommeil n’est pas semblable au vôtre, il est Pure Conscience. Lorsque je dors il y a présence à l’ensemble de la manifestation et aussi au non-manifesté ... Il n’y a aucune distinction entre un individu et l’univers en son entier.
Vous pensez que je suis malade, mais c’est parce que vous m’identifiez à ce corps. Je considère cette maladie comme un état extraordinaire, rares sont ceux auxquels un tel sort est réservé pendant que la conscience existe à l’intérieur d’un corps. Mais son degré d’importance est impossible à décrire. Cet état est baigné de souffrance, il a pourtant une profonde signification et bien rares sont ceux à qui cela est donné.
La question de savoir ce que l’on est ne peut se poser que dans la manifestation, en comparaison à d’autres phénomènes. Dans l’état où je suis il n’y a pas de phénomènes, Mon existence est antérieure à toute manifestation. Il n’est plus question de « Qui suis-je », de « Qu’est-ce qui est » ?
Visiteur : Maharaj pourrait-il répéter ce qui a été précédemment dit sur l’état sans phénomènes ?
Maharaj : Une fois dit, c’est fini ! La façon correcte d’écouter est de se concentrer sur les mots révélant votre véritable identité, et oublier tout le reste. Il vous faut arriver à votre identité, à cet état qui a précédé les mots. Les mots ne peuvent rendre compte de Cela.
CETTE CONSCIENCECE PAR QUOI TOUT LE RESTE EST, EST ELLE-MEME LA REFLEXION DE CELA-QUI-EST, LA LUMIERE REFLECHIE DE CELA-QUI-EST. L’homme ordinaire, se considérant comme un chercheur, demeure en dévotion devant divers concepts et non pas devant sa vraie nature.
Visiteur : Maharaj pourrait-il nous parler un peu plus de l’état précédent la conscience ?
Maharaj : A quoi bon ? Tout ce que vous pouvez penser de cet état n’est qu’un concept et ce concept ne se maintiendra que tant que la conscience sera présente. Seul demeurera l’expérimentateur ne faisant même pas l’expérience de sa continuité. Je ne suis rien. Comment se fait-il que j’ose parler ainsi ? Parce que je sais que je ne suis attaché à aucune expérience !
Vous ne trouverez personne d’aussi brutal que moi concernant
la vérité. Tout le monde se sent concerné par cette expérience – de la
naissance à la mort – mais personne n’accorde la moindre
attention à l’état qui a précédé cette expérience ! Celui qui possède une
claire compréhension de cette conscience ne peut plus attacher la moindre
importance à une
expérience quelconque.
Visiteur : Je veux abandonner cette identité avec le corps, je veux découvrir ce que je suis ! Que dois-je faire ?
Maharaj : Si vous ne possédez pas le sentiment initial « Je suis », qui va commencer la recherche ? Vous devez être. Ce n’est qu’à partir de ce moment que la quête commence. Rappelez-vous cette perception « Je suis », cela seul est présent, répandu en toutes choses. Soyez seulement cela, abandonnez tout le reste.
Visiteur : Quand je pense « Je suis », il se présente immédiatement à mon esprit tout ce que je suis. Je sais bien que cela vient de l’intellect mais ... !
Maharaj : Vous êtes avant la pensée. Tous les mouvements se produisent dans l’espace, pour qu’il y ait l’apparition d’un mouvement quelconque l’espace se doit d’abord d’être là.
IL N’Y A PAS DE REPONSE A LA QUESTION « QUI SUIS-JE », mais vous pouvez y répondre comme vous l’entendez ; vous pouvez lui donner n’importe quel nom ou titre que vous aimez.
Vous n’allez pas au cœur de ce que signifie ce que vous lisez ou entendez, vous répétez comme des perroquets. Je désapprouve fortement eux qui récitent les bhajans comme des perroquets. Combien sont ceux qui comprennent la signification des paroles chantées pendant les bhajans ?
« LE SOLEIL ET LA LUNE SONT LE REFLET DE CE PRINCIPE MEME « JE SUIS » ! »
La spiritualité est largement ouverte et en même temps elle est mystère. PARCE QUE VOUS ETES… L’UNIVERS EST. TOUT CELA, TOUT CE QUI EXISTE N’EST QUE LE REFLET DE VOUS-MEME.
Si vous voulez savoir ce que vous êtes, tout est révélé dans les bhajans. Les yeux fermés, vous oubliant presque complètement, à moitié endormi, est exactement ce que vous êtes. Si vous pouvez en avoir un bref aperçu, la première chose que vous distinguez est cet espace bleu foncé, c’est l’essence de la beauté, la vision même de la beauté. J’ai souvent développé ce point, mais il est bien rare que quelqu'un comprenne où JE voulais l’emmener !
Pendant les bhajans je souligne quelque fois l’importance de certains passages en les chantant le plus fort possible, mais personne ne comprend ce que je veux dire. Je souligne ces passages pour que les participants appréhendent le sens profond de ce qu’ils disent, mais ils se contentent de chanter plus fort. Non seulement je souligne ces passages en chantant de toute ma voix mais je les répète. J’éprouve le besoin de crier ces paroles à pleins poumons. « VOUS ETES CETTE TRACE DE CONSCIENCE A PARTIR DE LAQUELLE EST CREE LE COSMOS TOUT ENTIER ! ...
J’étais un fidèle adepte du chant des bhajans parce qu’ils fournissaient toute la nourriture spirituelle nécessaire. Quand je tombais sur un passage particulièrement riche de sens, je le dansais dans cette pièce. Je possède toujours l’exubérance qui me pousse à chanter et à danser mais je n’ai plus l’énergie qui me permet de le faire.
Après cela je ne suis plus allé voir aucun Sage ou Saint. Au contraire, de nombreux Sages ou Saints sont venus me visiter, malheureusement aucun d’eux ne considérait le soleil, la lune et l’univers comme l’expression d’eux-mêmes. Non, un tel Sage je ne l’ai pas rencontré.
Visiteur : Bien que ne comprenant pas la langue marathi, j’ai senti intuitivement la profonde signification des bhajans.
Maharaj : Beaucoup viennent ici chanter les bhajans, mais ils ne réagissent pas à leur sens profond. Beaucoup d’étrangers sont, eux, touchés par la profondeur de ce qui est dit. Vous, les étrangers, vous possédez cet avantage parce que, dans une vie précédente, vous faisiez partie de l’armée de cette grande incarnation, Rama. Vous étiez les guerriers, les partisans de Rama et donc protégés par lui. Lors des incarnations suivantes vous avez émigrés vers l’est, mais vous avez plus de raisons de vous sentir ici chez vous que les Indiens.
Les étrangers me reconnaissent, mais l’Indien de la rue ne me connaît pas ... C’est parce que Rama a béni son armée à cette époque ancienne. J’admire les étrangers. Non seulement ils font des milliers de kilomètres pour venir ici, mais ils dépensent beaucoup d’argent pour rester à Bombay.
Visiteur : Si nous n’en éprouvions pas un besoin profond, nous ne viendrions pas !
Maharaj : C’est votre destinée. Dans cet élément premier que vous êtes, ce besoin était déjà planté. Vous venez vous asseoir ici avec détermination pour trouver ce que vous cherchez. J’ai donc une grande attention et un grand respect
Extrait de « A la source de la Conscience », Editions Les Deux Océans 1991
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