vendredi 31 mai 2019

Entretien du 14 juin 1981 (Conscience et Absolu)


Maharaj : Je ne parle pas du corps-esprit et de ce qui se passe dans le monde. Je parle seulement de votre nature vraie, et votre nature vraie est cette présence que vous sentez, cette conscience. Si vous, n’êtes pas conscient, le monde n’existe pas, pour vous. Il n’y a rien là-bas. Le monde n’existe pour vous que lorsque vous êtes conscient, c’est donc de cette conscience, de ce sentiment d’une présence, que je parle. 
Une fois que cette présence s’est fait sentir, je ne m’intéresse pas à ce que vous faites ou comment vous le faites. Ce sentiment de présence, cette conscience, n’est-elle pas antérieure à tout le reste ? Si vous n’êtes pas conscient, quelle pensée pouvez-vous avoir, à propos de n’importe quoi ? Ce sentiment de présence, cette conscience, ne sont-ils pas la chose originale, sans quoi rien d’autre ne peut arriver ? Rien – aucune pensée, aucun concept – ne peut jaillir de lui-même. Il n’y a pas d’activité possible sans le sentiment de cette présence. Ce sentiment de présence n’a besoin d’aucune activité de l’esprit pour savoir que vous êtes là. Vous n’avez pas besoin de vous demander : « Suis-je présent, suis-je conscient ? » Il y a ce ce sentiment intuitif de présence, vous savez que vous êtes là.
Ce sentiment de présence n’est pas le sentiment que je suis présent, que vous êtes présent, que quelqu’un est présent. C’est le sentiment de présence en tant que tel.  Mais comme on s’identifie au corps-esprit, on pense qu’on est né et qu’on va mourir. Ce qui est né est le sentiment général de présence en tant que tel. Ce sentiment de présence est venu de lui-même et partira de lui-même. Il n’y a pas d’individu, si ce n’est par identification au corps-esprit Le sens du temps, de la durée, ou, des évènements dans le temps, tout cela n’est possible que s’il y a conscience. Sans conscience avez-vous le sens du temps ?
Il y a la mèche et il y a le combustible ; après quoi, la lumière peut être. La lumière dépend de la quantité de combustible. Voilà comment le facteur joue. Le sentiment de présence, cette conscience, est tout. Alors essayez de voir comment elle a jailli, et pour combien de temps. Il y a de la lumière tant qu’il y a du combustible et la conscience aussi, continue tant qu’il y a du combustible – dans ce cas, le corps-esprit, qui est composé des cinq éléments, qui, eux-mêmes sont une accumulation de nourriture.
Sans nourriture, le corps-esprit ne dure pas, et sans lui, la conscience ne dure pas non plus. Cette conscience dépend donc de la durée d’existence du corps. Même cette conscience n’est pas tout, elle ne va pas durer pour toujours. Voyez comment cette conscience a jailli, quelle est sa source ?
Ce corps c’est quoi ? Seulement une accumulation de nourriture et d’eau.
 
Cette nourriture et cette eau ne sont certainement pas vous, [en tant qu’Absolu], et cette conscience n’est que la nature [l’essence] de cette nourriture et cette eau. Vous êtes donc quelque chose qui existe séparément du corps ou de la conscience.
Tant que le corps est là, quiconque se considère comme un individu [donc coupé du Touta pour unique capital, ce sentiment de présence, cette conscienceTraitez-la comme la divinité la plus haute, n’adorez rien d’autre que ce sentiment de présence ; quand vous ne faites plus qu’un avec lui, tout ce qui est nécessaire pour la connaissance spirituelle viendra de soi.
S’il y a des problèmes ou des questions qui vous occupent, vous verrez qu’ils viennent de votre identification au corps et à l’esprit considérés comme un individu. Sans cette identification, aucune question n’est possible. C’est la conclusion à laquelle vous arriverez. 

 Extrait de Conscience et Absolu, Editions Les Deux Océans 1997

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