jeudi 11 avril 2019

Entretien du 11 juin 1981 (matin) (A la Source de la Conscience)


Maharaj : C’est seulement lorsque l’identité avec le corps-intellect sera totalement rejetée et l’identité avec la seule conscience fermement établie, que, ce que je vous dis prendra sa pleine signification. Vous êtes l’illimité, l’illimité n’est pas perceptible aux sens. En vous limitant à un corps vous vous êtes exclus du potentiel illimité que vous êtes en réalité.
Dans la méditation, la conscience médite sur elle-même et demeure au cœur d’elle-même.
Si vous acceptez ce que je vous dis, vous ne pourrez plus être volontairement associé à ce qui se produit spontanément dans le monde. Vous ne pourrez plus être concerné, ni par les causes, ni par les effets et c’est alors que vous accepterez votre véritable nature. Toute activité traversant le corps se produira spontanément, indépendamment de ce que vous êtes réellement. 
Souvenez-vous que lorsque cette force vitale – combinaison du souffle et de la conscience – quittera le corps, elle ne demandera la permission à personne. Elle est venue spontanément, elle partira de même et c’est tout ce qu’il y a à dire sur ce qui est appelé mort. Il n’y a personne qui soit né, personne qui soit mort. 

Visiteur : Tel que je le comprends, le but de la vie est simplement de permettre une pleine compréhension de ce qui a été manifesté et du fonctionnement de la conscience universelle. En dehors de cette compréhension, rien ne peut être fait !

M. : C’est bien cela. Tout est spontané, automatique, naturel, la seule limitation est ce « moi », ce « mien.
Quand des gens simples comme vous, sont ici, je suis en paix, à l’aise. Mais quand viennent certains, se prétendant sages réalisés, fiers de leurs connaissances et souhaitant en faire parade ici, il y a alors de l’agitation.

Un autre visiteur : Tout ceci est d’une spiritualité élevée, c’est d’un très haut niveau. Que doit faire un homme simple en attendant de pouvoir l’absorber ?

M. : Du moment qu’il y a ouverture et un profond désir de comprendre, vous n’avez rien à faire. Cette connaissance produira ce qui a besoin de se produire. Ce qui est demandé n’est pas un certain calibre mental ou culturel mais le sens intuitif de la discrimination. 
Donc à présent vous le savez, vous n’êtes pas le corps. Ayant assimilé cela, pouvez-vous continuer à vous identifier à ce corps ?

V. : Est-ce que l’esprit et le corps ont une importance ?

M. : Tout a son importance.

V.: Ne doit-on pas s’occuper du corps ?

M. : Si je suis identifié à quelque chose je veux m’en occuper, mais vous n’avez plus rien à voir avec ce corps à présent ... alors pourquoi vous inquiéter de savoir ce qu’il faut en faire ?
Quand vous n’êtes plus le corps vous êtes l’espace, vous êtes tout ce qu’il contient. Vous êtes à présent le manifesté, tout ce qui existe. Cet espace est connu par Chidakash (l’aspect connaissance de Brahman). Quand vous êtes Chidakash vous êtes plus subtil que l’espace physique, il a plus d’expansion. Un Sage Réalisé transcende tous ces stades différents, ces subtilités : ciel, espace, etc...
Dans Chidakash il demeure confiné, conditionné à penser « Je suis ». Le stade suivant est Paramakash (hors temps et espace). Paramakash est le plus haut, contenant lui-même sept autres akashas. Dans le Chidakash cette connaissance est « Je suis ». Dans Paramakash ne se trouvent, ni « est », ni « n’est pas ». Tout est transcendé ! 

A la Source de la Conscience, Editions Les Deux Océans, 1991

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