lundi 31 décembre 2018

Entretien du 31 décembre 1980 (A la Source de la Conscience)


Visiteur (femme) : Lorsque vous commencez à vous unir à la conscience des autres il y a une surcharge émotionnelle parce que vous ressentez leur chagrin et tout le reste. Est-ce un état transitoire ?

Maharaj : C’est un des états préliminaires, mais c’est excellent. Il demeure une séparation, mais, graduellement cet état mûrira et s’ouvrira sur une Unité complète. 

V.: je n’éprouve plus aucun désir, aucune envie de faire un effort pour obtenir quoique ce soit. 

M. : Il n’y a aucun mal à cela. Votre faim et soif de plénitude et de joie sont complètement satisfaites et donc vous cessez de vouloir autre chose.

V. : Va-t-il demeurer une personnalité à même de remplir mes obligations quotidiennes ?

M. : Bien sûr. Cette évolution ne doit pas devenir une source d’inquiétude ou de peur. Il se trouve simplement que vous ne vous souvenez plus de ce « je » individuel. Il continue néanmoins à agir en utilisant ses propres ressources. Il existe une mémoire qui est celle de l’ensemble de la manifestation, mais aucune de l’activité d’un individu. 

V. : J’ai le sentiment d’être un avec la conscience mais c’est fluctuant.

M. : Vous ne vous êtes pas encore stabilisé au sein de la conscience, vous en avez seulement de brefs aperçus. Être un avec la conscience, c’est être au-delà des états de veille et de sommeil. Vous connaissez le ciel, vous connaissez l’espace, mais vous ne pouvez pas vous unir à l’espace ... pas encore, ce n’est pas possible. Quand la conscience et vous ne ferez plus qu’un, vous ne ferez plus qu’un avec l’espace. 

V. : Puis-j faire quelque chose pour grandir, pour m’aide à progresser ?

M. : La conscience ne peut faire aucun progrès. Même l’espace ne peut progresser, et l’espace est numéro trois. L’Absolu est un, la Conscience est deux, trois est l’espace. Le numéro un est là où ne se trouve aucun sentiment « je suis » Plus tard il y a le constat « Je suis », qui est numéro deux, puis, l’espace, le numéro trois. Faites passer un examen aux Upanishads, vous donnent-elles la révélation du Soi ?

V.: Non, malgré tout elles donnent quelque chose.

M. : Dans mon cas tout est spontané, voilà  « ma loi intérieure ». Si des érudits viennent me dire que je perds la tête je leur dirai : « Cette folie est ma richesse, ma liberté. Ce savoir qui s’était posé sur moi, c’est cela qui est folie ! » Vous êtes une femme gracieuse, délicate, si quelqu'un' vient vous parler brutalement, vous considérant comme un homme, cette méprise vous mettra en colère. 
De même vous identifier à quelque chose – « je suis comme ceci.. ; » est faire injure à votre nature originelle. 

V. : Comment perdre cette identification au corps ?

M. : Développez la certitude d’être la conscience sans forme. Affirmez avec conviction « Je suis l’ensemble de la manifestation, la conscience universelle » Personne ne peut avoir connaissance de la vérité, connaissance de l’Éternel. Il y a un état de Réalité Éternelle, mais c’est un état qui ne peut être connu, il est intouchable. La soi-disant connaissance, elle, il y en a tant qu’on veut au niveau des attributs et des qualités, au niveau « je suis ! » Dans ce corps est « je suis » et il peut être connu. 
Quand ce corps tombe inanimé, ce savoir « je suis » s’arrêtera là mais ce qui demeurera sera L’Absolu. 

A la Source de la Conscience, Editions Les Deux Océans, 1991

lundi 10 décembre 2018

"JEAN DUNN JOURNALS - 1977-1981: Being With Sri Nisargadatta Maharaj"



Nouvelle publication pour les lecteurs anglophones :

Quiconque s'intéresse à Nisargadatta Maharaj trouvera certainement ce livre rare d'une valeur inestimable. Ces "Journaux" fascinants et inédits offrent non seulement un aperçu éclairant de l'un des plus grands sages de notre temps, mais révèlent aussi la relation étroite qui existe entre Jean Dunn et son Professeur et Gourou bien-aimé. 
Nisargadatta Maharaj a reconnu la profonde compréhension et l'autoréalisation de Jean Dunn et lui a demandé de poursuivre son travail. Elle a consacré le reste de sa vie à diffuser les enseignements et à initier de nouveaux élèves au "Naam Mantra". 
La découverte des "Journaux Jean Dunn" est un véritable bijou, car non seulement ils exposent les enseignements les plus élevés, mais ils offrent également un aperçu rare et intime de l'intrépidité, du courage et de la compassion inifinie de Sri Nisargadatta. Il a poursuivi sa routine quotidienne, éclairant les chercheurs, malgré la progression du cancer de la gorge."

Traduit avec www.DeepL.com/Translator

Disponible sur : www.amazon.fr

jeudi 6 décembre 2018

Entretien du 15 novembre 1980 (Sois)



Visiteur : Je demande la bénédiction du Guru et l’implore de répondre à ma question : comment atteindre Dieu ?
Maharaj : Ayez un besoin profond, irrépressible, dévorant de ce Dieu et vous le deviendrez, ce sera vous. Ayez cette foi et ce que vous êtes, quoi que cela puisse être, se transformera en Dieu. Ce corps n’est que nourriture, soyez un avec le principe, l’essence de ce corps.
V : Je ne comprends pas. Comment moi, qui suis d’un niveau aussi bas, pourrai-je m’égaler à ce qui est au sommet ?
M : Ce Dieu est-il votre créateur ?
V : Oui.
M : Vous avez donc jailli de ce sommet, combien de marches avez-vous descendu quand vous êtes né ?
V : Je ne sais pas.
M : Adorez ce « je ne sais pas » ! « Soyez » simplement, vous vous unirez au tout et deviendrez Dieu. Il n’y a pas de chemin, pas de voie, pas de moyen.
V : Krishna, Brahma, sont-ils des mots qui ne recouvrent rien ?
M : Ce sont des noms anciens qui font le travail qu’ils ont à faire. Chaque partie du manifesté a son rôle à jouer, ne vous en mêlez pas. Abandonnez la mémoire, abandonnez les mots. Trouvez un seul point, une seule compréhension qui fous fasse écrier « ah, c’est donc ça ! » Cela suffit ! Avez-vous trouvé un point de vérité ?
V : La seule vérité sur laquelle je puisse m’appuyer est que je suis ici devant vous.
M : Faux ! Tout ce que vous pouvez observer est illusoire, la réalité ne peut avoir de témoin. C’est la conviction profonde et vécue « je suis » qui est témoin. Dès son apparition « je suis » est le témoin.
Ce n’est pas moi, ce sont les trois gunas uniquement qui vous parlent et moi je ne suis pas cela.
V : La respiration est la seule chose qui se poursuive dans les trois états. Cette respiration est un double mouvement, expansion, contraction. N’est-elle pas comme un pont entre le moi identifié et le pur « je suis » ?
M : Pourquoi cette question ? Trouvez pourquoi le corps et « je suis » apparaissent en même temps ? Trouvez pourquoi et comment se produit l’identification au corps, tout le reste est curiosité purement académique.
Qu’est ce qui a grandi depuis le nouveau-né jusqu’à l’homme adulte ? Ce nouveau-né, d’où est-il venu, qu’est-ce qui l’a fait croître ?
Trouvez la source de cette croissance ! Vous connaissez cet état, vous parlez à cette source, vous l’êtes.
On est toujours seul quoi qu’il arrive. On veut y échapper et c’est pourtant là l’état primordial, originel. Etre seul c’est être un, unique et lié à toutes choses. Aimez-vous moins, aimez moins votre corps, vos possessions. Ce qui est véritablement vous n’a aucun besoin d’amour, il est amour. Lâcher prise, laissez échapper ces possessions dérisoires et l’amour s’aimera lui-même. Ce que vous croyez aimer n’a aucune réalité, l’être n’a aucun besoin d’amour ou de quoi que ce soit.
On vous présente quelqu’un, c’est un étranger, vous l’aimez, vous l’épousez et il devient une partie de vous-même, vous vous querellez et il devient votre ennemi. C’est uniquement ce complexe psychosomatique qui détermine ce que sont les autres pour vous, cela ne peut correspondre à aucune réalité.
Ce n’est jamais la personne qui est libérée, c’est de la personne qu’on est libéré.
Les mots pointent, indiquent une direction, suivez-là mais n’emportez pas les mots avec vous.
V : Comment atteindre la racine de la conscience ?
M : Soyez un avec votre conscience. Cette conscience peut prendre conscience d’elle-même à travers et grâce à son ignorance. L’ignorance est le combustible de la flamme qu’est la conscience, cette flamme devient de plus en plus pure.
Cette conscience purifiée, présente à elle-même, aussi grandiose que soit ce que révèle son champ de connaissance, n’est pas l’aboutissement. Il faut savoir que cela aussi est à transcender. Le « je suis » est le premier et le dernier point de la dualité. C’est l’ultime concept qui, lui aussi, doit être transcendé. Mais c’est du « je suis » que jaillira spontanément l’union avec le tout.
N’oubliez pas que c’est l’ignorance qui permet à la conscience de s’ouvrir à la connaissance comme une fleur s’ouvre au soleil.
V : Ce que vous avez dit hier sur la naissance et la petite enfance m’a beaucoup frappé. Cela tourne en moi et n’arrive pas à prendre la forme d’une question.
M : Demeurez dans ce mystère. Retrouvez l’état de la petite enfance. Plongez votre être dans le non-être. Votre véritable nature est sans naissance. Vous êtes ce que vous ignorez, vous êtes l’état de non-connaissance.
V : Moi, je m’efforce d’être le témoin du corps et j’arrive à me voir comme si j’étais au-dessus de moi-même.
M : Vous ne pouvez observer qu’au travers de la conscience. Il vous faut remonter à reculons jusqu’à la source d’où vous pourrez observer, comme simple témoin, l’écoulement des évènements au sein de la conscience.
Vous n’êtes absolument rien en tant qu’humain identifié à un corps. La seule vie possible c’est en tant que conscience dont l’apparition et la durée sont liées au corps et à la force vitale.
V : Mais peut-on demeurer présent à la source, demeurer le témoin au cours de l’activité de sa vie professionnelle ?
M : Oui, trouver son centre dans la conscience –témoin est possible, et même dans le travail intellectuel la conscience peut regarder agir le niveau mental. Quoi que ce soit qui ait lieu , seul le « je suis » peut savoir et peut comprendre. Il faut renier toute identité avec le corps. Lorsque vous savez que la conscience est à la base de tout ce qui existe, de quoi d’autre avez-vous besoin ? Sans conscience que pourriez-vous être ? Vous êtes continuellement le témoin de votre personnalité mais vous ne le remarquez pas. L’identification au corps et au monde n’est qu’un phénomène conscientiel mal interprété. Si vous avez compris que vous ne pouvez pas mourir, faites ce que vous voulez, allez où vous voulez, cela n’a plus aucune importance. La force vitale, l’énergie, le dynamisme, tout le pouvoir de réalisation de l’homme est dans le « je suis ». La puissance du « je suis » réunit tous les mots de toutes les langues.
Je sais que vous avez compris tout ce que j’ai dit, le seul obstacle qui demeure est votre intimité avec le corps. La conviction que vous allez mourir un jour est le plus grave des obstacles.
Comme mon corps se détériore et que ma force diminue, ma connaissance du « je suis » diminue également. Ma conscience est absorbée de plus en plus par le témoin impassible de cette manifestation. Profitez-en, c’est de ce niveau que surgissent les réponses qui sont données.
En s’identifiant au cosmos, votre conscience n’a pour seul résidu que le « je suis ». Ce qui s’assied pour méditer ne peut être que la connaissance « je suis ». « Je suis la connaissance du « je suis » non formulé » est la seule approche correcte de la méditation.
V : Pourquoi suis-je né ?
M : Il est dans la nature de la conscience de se manifester. Il n’y a pas de cause. Le soleil se lève pour éclairer ses planètes, c’est dans sa nature.
Si vous adorez profondément ce « je suis », vous conquerrez tous les pouvoirs sur la manifestation mais je ne vous conseille pas d’entrer dans ce circuit. La conscience agit à travers le corps, elle a des millions de formes et la toute-puissance.
Vous êtes l’ensemble de tout ce qui existe mais votre orgueil conditionne cette splendeur aux dimensions de votre corps et vos convictions vous limitent à des formes illusoires.
V : Est-ce que croire en Dieu n’est pas une façon d’échapper à cet orgueil ?
M : Avoir une foi religieuse n’est qu’une complaisance émotionnelle. Croire à la naissance et à la mort également. Chacun n’est guidé et n’agit que par ses émotions. Tout ce que l’on cherche à exprimer est émotionnel.
Que peut-on utiliser d’autre que la conscience pour s’ancrer dans la conscience ? Vous êtes le thème même de méditation de votre conscience. Si vous ne pouvez arriver à abandonner l’idée que vous allez mourir, alors acceptez cette révélation : vous êtes l’ensemble du manifesté.
V : Comment me stabiliser dans la conscience ?
M : Il n’y a de stabilité que dans le sans forme. Dès qu’il y a un aspect, une couleur, l’esprit est sollicité et il se limite. Dans le social c’est cela que l’on veut : du changement, des aspects variés, du mouvement. Tout cela est du jeu, du passe-temps. La conscience est en toutes choses, elle peut être perçue en tous objets car c’est elle qui maintient leur subsistance. La conscience est vécue et s’exprime à travers la totalité des formes mais elle n’est qu’une. Le feu, l’air, l’eau, peuvent-ils être réduits à une forme ?
Vous avez actuellement compris tout ce qu’il y avait à comprendre, vous ne devez pas rester ici plus longtemps.
Attention, qui êtes-vous ? Brahma, mais l’habitude du corps est toujours là. J’estime néanmoins qu’à présent vous devez pouvoir vous appuyer sur la manifestation Brahma que vous êtes. Si, après avoir écouté tout ce qui a été dit pendant ces journées, vous persistez à vous relier au corps et à être stimulé par la vie du monde, c’est votre affaire mais ce sera un grand gâchis, une grande erreur. Branchez-vous sur votre manifestation en tant qu’être.
Il est facile de ne plus s’identifier au corps : observez le corps, observez la force vitale du souffle. Si vous pouvez l’observer, c’est que vous en êtes distinct. Comme plus tard observant la conscience vous serez au-delà de la conscience. Mais, tout d’abord, soyez un avec cette conscience. Vous ne pouvez en aucun cas vous confondre avec ce déguisement qu’est le corps. Se stabiliser dans la conscience entraîne la renonciation spontanée au physique et au matériel. J’insiste, un renoncement non délibéré, survenant de lui-même.
Vous croyez tous à votre vie individuelle bien qu’elle soit illusoire. Voyez donc, ce que vous considérez comme vrai change continuellement !
Pouvez-vous m’indiquer une seule chose constante ? Seul le sens d’être existe mais vous ne parvenez pas à vous en rendre compte parce que tous vos points de comparaison sont eux-mêmes changeants. Seul, « je suis », quoi que vous fassiez, demeure nécessairement là, identique à lui-même.
Le « je suis » est l’âme de tout l’univers. Il est dans le ver, dans l’homme, partout. Tout répète « je suis ». C’est le principe dynamique que l’on s’efforce de tuer en le limitant au corps mais il est immortel.
Vous avez compris, il ne faut plus revenir. Vous savez sans hésitation ni doute, sans nécessité de réflexion, que vous n’êtes pas une femme. Vous le savez même en rêve. Donc, vous devez savoir tout aussi spontanément que vous n’êtes pas ce corps.
La conscience seule accorde la conscience, adorez la comme la forme la plus haute de vous-même. 

Extrait de « Sois », Editions des Deux Océans, 1983

lundi 5 novembre 2018

Entretien du 14 janvier 1980 (Graines de Conscience)


Maharaj : Avec ma hache, J'ai coupé les racines elles-mêmes, il n'est plus question de germination. Quel qu'ait été mon état avant la naissance, c'est lui mon état réel.
L'instant de votre naissance est également celui de votre première expérience du monde. Votre corps requiert beaucoup de soins, une alimentation spéciale. A quoi donnez-vous des soins ? A l'être, c'est lui que vous essayez de préserver. 

Visiteur : Ainsi ce qui précède l'être est devenu l'expérience consciente de Maharaj ?

M : Oui, ce qui précède l'être est l'état éternel, alors que l'être est lié au temps.

V : Maharaj le sait-il par expérience? Comment le sait-il ?

M : Parce que je suis avant toute chose. J’existe éternellement.
Paramatman, L'ABSOLU, sont les mots qui désignent mon état. Avant l'apparition de l'enfant, voilà ce qu'est mon état éternel. Dans cet état rien n'existe, en lui, je n'ai connaissance de rien.

V : Cela est vrai pour tout le monde. Certains le savent, d'autres non.

M : Dans cet état je ne suis en relation avec personne. Je suis - toujours - en dehors des mots. 

V : Comment acquiert-on la conscience ?

M : Quand vous « avalez » l'état d'être, ce qui reste est l'état de conscience. 

V : Dans une des Upanishads il en dit à peu près ceci : " Je suis seul, que seulement je sois multiple." Vous êtes-vous senti seul ?

M : Cette phrase se rapporte à l'apparition de l'être. Quand la vibration est née, elle n'était tout d'abord qu'être; ensuite elle a eu le sentiment "je suis seul" et voulut devenir multiple.
Je rejette les Upanishads et tous les enseignements profonds car ils ne me touchent pas. Les écrits philosophiques ne sont qu'ignorance. Les trois attributs sont débordants d'émotions, liés à l'émotion; ils ne sont pas la Vérité.
Je suis éternellemnt non obectif, non manifesté ; je suis éternellement dans cet état. C'est par le lien de l'illusion (Mâyâ Yoga), l'être, que toutes choses se produisent.
Ce qui exprime l'image est une sorte de produit chimique photographique ; ainsi l'être l'exprime dans le monde.

V : Celui qui fait l'expérience est un objet qu'on prend pour sujet, il n'y a pas d'expérimentateur. 

M : Parlez-vous en théorie ou est-ce de la pratique ?


V : De la pratique. J'ai cherché partout un "je" mais en vain. 

M : Cette ferme conviction l'avez-vous tout le temps ? 

V : Oui.

M: "Le mot "je" n'est pas là, mais la manifestation si. 

V : Maharaj a dit qu'il n'y a que le faux qui veuille se perpétuer. 

M : C'est exact. 

V : Je continue d'avoir le sens du "je".

M : "Le sens du "je suis" est toujours présent, c'est seulement quand il y a identification au corps qu’on le nomme ego.

V : Pourquoi suis-je venu chez Maharaj? Le sait-il ? 

M : Vous vouliez qu'on vous confirme que tout ce que vous dites est juste. Vous soutenez que ce que vous dites est juste. Ceux qui viennent ici supposent avoir une grande connaissance. Moi je sais qu'ils n'ont pas un iota de connaissance. C'est pourquoi je leur dis d'écouter d'abord les entretiens, ce qui lèvera en eux tous les doutes, spontanément, automatiquement.
Les gens arrivent avec un tas de bibelots, la maison en est pleine. Pour ma part, je suis en dehors d'eux. Je ne leur appartiens pas. Quelqu'un a apporté ce tapis-ci, qui lui a coûté quatre mille roupies; il n'est pas à moi, il ne fait que me servir. De la même manière, dans le royaume de l’être, je me sers de l’être, j’en fais l’expérience mais je ne suis pas l'être.
La Connaissance de l'être est apparue et elle disparaîtra.
Celui qui observe cette apparition et cette disparition de l'être, le fait sans le secours de l'œil physique et ce témoin est sans rapport avec le royaume du "je suis" ou l'être.
Le monde en sa totalité est le corps de l'être, le jeu de l'être. Prenez pour exemple l'écran de télévision où vous pouvez observer divers paysages. Que vous y voyiez des rochers, des forêts ou l'océan, ce n'est jamais que le jeu de la lumière. Le monde manifesté est de la même manière le jeu de l'être.
Qui, à l'écran, joue le rôle d'être humain, de rocher, de montagne et ainsi de suite ? La lumière uniquement.Une fois que vous aurez compris cela, quand vous entrerez dans la quiétude, vous comprendrez que de multiples univers s'amusent dans la cellule de l'être.
Pourquoi ai-je un si grand respect pour les étrangers ? A cause de leur sérieux; quand ils font une recherche, ils la poursuivent jusqu'au bout.

V : Tous les acharyas ne sont donc pas tous en Inde ?

M :Ils n’appartiennent ni à l'Europe ni à l'Inde. ils sont le produit du jeu des cinq éléments. 
Je ne m'occupe d'aucun miracle en dehors des trois qui sont en moi. Le premier est que j'ai la faculté de voir le monde. Le second est que le monde est contenu dans cette minuscule tache de conscience que je suis. Le troisième est l'apparition de l'être à partir du Non-être. Réfléchissez à ces miracles. 
« Tout ce qui est, est vous. »
Ce sont les mots qui m'ont été donnés par mon maître. Depuis ce jour-là, j'ai dirigé toutes mes recherches vers l'intérieur de moi-même.
Il est certain que moi, qui fait l'expérience du monde, je suis antérieur à celui-ci.
Quand j'aperçois une chose et dis que je la comprends, ce que je fus avant de revêtir ma forme actuelle doit être là pour me permettre de la comprendre.
S'il vous faut le nommer appelez-le Dieu, Ishvara - les noms importent peu.
Qui a donné ces noms?
Moi. 

Graines de Conscience, Editions Les Deux Océans, 1982


Ce que vous cherchez est si près...


samedi 8 septembre 2018

Jour anniversaire du Mahasamadhi de Sri Nisargadatta Maharaj


                                http://nisargayoga.org

Entretien no 69 (Je Suis)


Q: Mon ami est allemand et je suis né en Angleterre de parents français. Je suis en Inde depuis plus d’un an, et je vais d’ashram en ashram.
M: Observez-vous des pratiques spirituelles (sadhanas) ? 
Q: J’étudie et je médite.

M: Sur quoi méditez-vous ?

Q: Sur ce que je lis.
M: Très bien.

Q: Que faites-vous, Monsieur ?
M: Je suis assis.

Q: Et quoi d’autre.

M: Je parle.

Q: De quoi parlez-vous ?
M: Voulez-vous une conférence ? Il serait préférable que vous vous adressiez à quelqu’un qui vous touche réellement afin de la ressentir plus profondément. A moins que vous ne vous sentiez émotionnellement concerné, nous pouvons avoir une discussion, mais il n’y aura pas de véritable compréhension entre nous. Si vous me dites que rien ne vous ennuie, que vous n’avez pas de problèmes, pour moi, c’est parfait et nous pouvons en rester là. Mais si quelque chose vous importe vraiment, alors nous avons des raisons de parler. 
Vous poserai-je la question ? Quel sens attachez-vous à votre vagabondage d’ashram en ashram ? 
Q: Rencontrer des gens, et essayer de les comprendre.
M: Quels sont les gens que vous essayez de comprendre ? Que cherchez-vous exactement ? 
Q: L’intégration.

M: Si vous désirez l’intégration, vous devez savoir qui vous voulez intégrer. 
Q: En rencontrant les gens et en les regardant, on en vient aussi à se connaître soi- même, cela va de pair.
M: Cela ne va pas nécessairement de pair. 
Q: L’un tire parti de l’autre.
M: Cela ne marche pas de cette façon. Le miroir affecte l’image, mais l’image n’améliore pas le miroir. Vous n’êtes ni le miroir, ni l’image dans le miroir. Après avoir perfectionné le miroir afin qu’il réfléchisse correctement, vraiment, vous pouvez le retourner et y voir une véritable réflexion de vous-même - véritable dans la mesure où le miroir peut réfléchir. Mais la réflexion n’est pas vous - vous êtes celui qui voit la réflexion. Comprenez bien cela - quoi que vous puissiez percevoir, vous n’êtes pas ce que vous percevez. 
Q: Je suis le miroir et le monde est l’image ?
M: Vous pouvez voir aussi bien l’image que le miroir, vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Qui êtes-vous ? Ne vous laissez pas emporter par les phrases. La réponse n’est pas dans les mots. Le plus que vous puissiez exprimer avec des mots, qui s’approche le plus de la réalité, est que je suis ce qui rend la perception possible, la vie qui est au-delà de celui qui ressent et de sa sensation. 
Et maintenant, pouvez-vous vous séparer à la fois du miroir et de l’image dans le miroir et vous tenir complètement seul, isolé ? 
Q: Non, je ne le peux pas.
M: Comment savez-vous que vous ne pouvez pas ? Vous faites beaucoup de choses tout en ignorant comment les faire. Vous digérez, vous faites circuler votre sang et votre lymphe, vous faites bouger vos muscles, tout cela sans savoir comment. De la même façon, vous voyez, vous sentez, vous pensez sans en savoir le pourquoi et le comment. De la même manière vous êtes vous-même sans le savoir. Il n’y a rien de défectueux en vous en tant que soi, il est ce qu’il est, à la perfection - c’est le miroir qui n’est pas clair ni fidèle et qui, par conséquent, vous donne des images fausses. Vous n’avez pas besoin de vous corriger, mais seulement de corriger l’image que vous avez de vous. Apprenez à vous séparer de l’image et du miroir, rappelez-vous : « Je ne suis ni le mental, ni les idées dans le mental » ; faites-le avec patience et conviction et vous parviendrez certainement à une vision directe de vous-même en tant que source de l’être connaissant. aimant, éternel, qui embrasse tout et qui pénètre tout. Vous êtes l’infini concentré dans un corps. Actuellement, vous ne voyez que le corps. Essayez avec application et vous ne verrez plus que l’infini. 
Q: Quand l’expérience de la réalité se produit, dure-t-elle ?
M: Toute expérience est nécessairement transitoire. Mais le fondement de l’expérience est immuable. Rien que vous puissiez appeler événement ne dure. Mais certains d’entre eux purifient le mental, d’autres le ternissent. Les moments d’intuition profonde, d’amour universel purifient le mental, alors que les désirs et les craintes, les envies et les colères, les croyances aveugles et l’arrogance intellectuelle polluent et ternissent la psyché. 
Q: La réalisation de soi est-elle si importante ?
M: Sans elle vous seriez consumé par la répétition dénuée de sens des désirs et des peurs dans des souffrances sans fin. La plupart des gens ignorent qu’il peut y avoir un terme à la souffrance. Mais une fois qu’ils ont entendu la bonne nouvelle, il devient évident à leurs yeux que la tâche la plus urgente est de dépasser tous les conflits et toutes les luttes. Vous savez que vous pouvez être libre et que, maintenant, cela dépend de vous. Ou bien vous demeurez à jamais affamé, assoiffé, soupirant, quêtant, retenant et vous agrippant, toujours perdant et vous lamentant toujours, ou vous vous engagez, de tout votre coeur, sur la voie de l’état de perfection intemporel auquel on ne peut rien ajouter, dont on ne peut rien retrancher. Dans cet état, les désirs et les peurs sont absents, non parce qu’on y a renoncé, mais parce qu’ils ont été vidés de toute signification. 
Q: Jusqu’ici, je vous suis. Et maintenant, qu’attendez-vous de moi ?
M: Il n’y a rien à faire, juste être. Ne faites rien, soyez. Pas d’escalade de montagne, pas de retraite au fond d’une caverne. Je ne vous dis même pas : « Soyez vous-même » puisque vous ne vous connaissez pas. Soyez, c’est tout. Ayant vu que vous n’êtes ni le monde « extérieur » de la perception, ni le monde « intérieur » du concevable, que vous n’êtes ni le corps, ni le mental, soyez uniquement. 
Q: Il y a certainement des degrés dans la réalisation.
M: Dans l’auto-réalisation, il n’y a pas de paliers. Ce n’est pas quelque chose de graduel. Cela arrive soudainement et c’est irréversible. Vous passez dans une nouvelle dimension d’où les anciennes sont vues comme de pures abstractions. Comme au lever du soleil vous voyez les choses telles qu’elles sont, dans la réalisation, vous voyez chaque chose telle qu’elle est. Vous avez laissé derrière vous le monde de l’illusion. 
Q: Dans l’état de réalisation, les choses changent-elles ? Deviennent-elles pleines de couleurs et de sens ?
M: Cette expérience est vraie, mais ce n’est pas l’expérience de la réalité (sadanubhav), mais de l’harmonie de l’univers. 
Q: Néanmoins, c’est un progrès.
M: Il ne peut y avoir de progrès que dans la préparation (sadhana). La réalisation est soudaine. Le fruit mûrit doucement, mais il tombe soudainement et sans retour. 
Q: Je suis en paix, physiquement et mentalement, de quoi ai-je besoin de plus ?
M: Votre état peut ne pas être l’état ultime. Vous saurez que vous êtes retourné à votre état naturel à l’absence totale de désir et de peur. En fait, à la base de tout désir comme de toute peur se trouve la sensation de ne pas être ce que vous êtes. Comme une articulation fait mal quand elle est déboîtée, puis se fait oublier quand elle a été remise d’aplomb, le fait d’être obsédé par soi est le symptôme d’une distorsion mentale qui disparaît des qu’on a atteint l’état normal. 
Q: Oui, mais quelle sadhana pratiquer pour parvenir à l’état naturel ? 
M: Attachez-vous à la sensation « je suis », à l’exclusion de toute autre chose. Quand le mental devient ainsi complètement silencieux, il brille d’une nouvelle lumière et il vibre de nouvelles connaissances. Cela vient tout à fait spontanément, vous n’avez qu’à vous attacher à « je suis ». C’est comme de sortir du sommeil ou d’une extase et de se sentir reposé, sans savoir cependant pourquoi et comment on se sent si bien de même, dans la réalisation, vous vous sentez complet, achevé, libéré du complexe désir-peur, sans être toujours à même d’expliquer ce qui est arrivé, pourquoi et 
comment. Vous ne pouvez exprimer cet état que négativement rien ne va mal en moi. Ce n’est que par comparaison avec le passé que vous savez en être sorti. Autrement, vous n’êtes que vous-même. N’essayez pas de le communiquer à d’autres. Si vous le pouvez, ce n’est pas l’état véritable. Soyez silencieux et regardez-le s’exprimer dans l’action. 
Q: Si vous pouviez me dire ce que je deviendrai, cela pourrait m’aider à surveiller mon développement.
M: Comment pourrait-on vous dire ce que vous deviendrez quand il n’y a pas de devenir Vous découvrez simplement ce que vous êtes. Vouloir se conformer à un modèle, c’est une grave perte de temps. Ne pensez ni au passé ni à l’avenir, soyez simplement. 
Q: Comment puis-je être simplement ? Les changements sont inévitables.
M: Les changements sont inévitables dans le changeant, mais vous n’y êtes pas sujet. Vous êtes le fond immuable sur lequel les changements sont perçus. 
Q: Tout change, le fond aussi. Il n’y a pas besoin d’un: arrière-plan immuable pour percevoir le changeant. Le soi est transitoire – il n’est que le point ou se rencontrent le passé et l’avenir.
M: Bien sûr, le soi basé sur la mémoire est momentané. Mais un tel soi nécessite, derrière lui, une continuité sans faille. Vous savez, par expérience, qu’ii se produit des trous quand votre soi est oublié. Qu’est-ce qui le rappelle à la vie ? Qu’est-ce qui vous réveille le matin Il doit y avoir un facteur constant qui enjambe les trous de conscience. Si vous regardez attentivement, vous constaterez que même votre conscience de tous les jours fonctionne par éclairs, que des trous se produisent constamment. 
Qu’y a-t-il dans ces trous ? Qu’est-ce que cela peut être sinon votre être réel qui est intemporel. Mental et absence d’activité mentale sont pour lui une et même chose. 
Q: Me conseillez-vous un endroit particulier pour une réussite spirituelle ?
M: Le seul endroit qui convienne, c’est au-dedans. Le monde extérieur ne peut ni vous aider ni vous entraver. Aucun système, aucun type d’action ne vous amèneront à votre but. Renoncez à tout travail en vue de l’avenir, concentrez-vous totalement sur le maintenant, ne soyez concerné que par votre réponse à chaque mouvement de la vie tel qu’il arrive. 
Q: Quelle est la cause de l’impulsion à l’errance ?
M: Il n’y a pas de cause. Vous ne faites que rêver votre vagabondage. Dans quelques années, votre séjour en Inde vous apparaîtra comme un rêve et à ce moment-là, vous rêverez quelque autre rêve. Réalisez que ce n’est pas vous qui allez de rêve en rêve, mais que les rêves passent devant vous et que vous êtes le témoin immuable. Aucun événement n’affecte votre être réel c’est une vérité absolue. 
Q: Ne puis-je pas me mouvoir physiquement tout en restant intérieurement immobile ?
M: Vous le pouvez, mais à quoi cela vous servirait-il ? Si vous êtes sérieux vous finirez par avoir assez de votre vagabondage et vous regretterez la perte de temps et d’énergie qu’il représente. Pour vous découvrir, vous n’avez pas besoin de faire un seul pas... 
Q: Y a-t-il une différence entre l’expérience du Soi (atman) et celle de l’Absolu (brahman) ?
M: Il ne peut pas y avoir d’expérience de l’Absolu puisqu’il transcende toute expérience. D’un autre côté, le Soi est le facteur sensible dans toute expérience, et il rend par là valable la multiplicité des expériences. Le monde peut être plein de choses de grandes valeurs, mais s’il ne se trouve ‘personne pour les acheter, elles n’ont plus de prix. L’absolu contient tout r r qu’on peut éprouver, mais s’il n’y a personne pour éprouver, il n’y a plus que néant. Ce qui rend l’expérience possible, c’est l’Absolu ce qui la rend réelle, c’est le Soi. 
Q: N ‘atteint-ont pas l’Absolu par une série d’expériences ? Nous commençons par les plus grossières, nous finissons par la plus sublime.
M: Il ne peut pas y avoir d’expérience si nous n’en avons pas le désir. Il peut y avoir une gradation dans le désir, mais entre le plus sublime des désirs et la libération de tout désir, il y a un abîme qu’il faut franchir. Le non-réel paraît réel, mais il est fugace. Le réel ne craint pas le temps. 
Q: Le non-réel n’est-il pas l’expression du réel ?
M: Comment cela serait-il possible ? C’est comme de dire que la vérité s’exprime elle- même en rêves. Pour le réel, le non-réel n’existe pas. Il ne pour le réel que parce que vous croyez en lui ; doutez-en, il s’évanouit. Quand vous êtes amoureux vous communiquez une réalité à votre sentiment – vous imaginez votre amour tout puissant et perpétuel. Quand il est fini, vous vous dites je pensais qu’il était réel, mais il ne l’était pas n. L’impermanence est la meilleure preuve de l’irréalité. Ce qui est limité dans le temps et dans l’espace, ce qui ne s’applique qu’à. une seule personne, n’est pas réel. Le réel est pour tous et pour l’éternité. 
Vous vous chérissez par-dessus tout. Vous n’accepteriez rien en échange de votre existence. Le désir d’être est le plus fort de tous les désirs et il n’aboutira que dans la réalisation de votre vraie nature. 
Q: Même dans le non-réel, il y a une pointe de réalité. 
M: Oui, vous lui communiquez la réalité en le considérant comme réel. Une fois que vous êtes convaincu, vous êtes lié par votre conviction. Quand le soleil brille, les couleurs apparaissent, quand il se couche, elles disparaissent. Que sont les couleurs sans la lumière ? 
Q: C’est là s’exprimer en termes de dualité.

M: Toute pensée n’existe que dans la dualité. Dans l’unité aucune pensée ne survit.  


Extrait de « Je Suis », Edition des Deux Océans, 1982

mardi 10 avril 2018

Nouveau livre en français : MEDITATIONS AVEC SRI NISARGADATTA MAHARAJ





Les éditions Aluna dirigées par Jean-Pierre Chometon viennent d'éditer un  nouveau livre de Nisargadatta Maharaj. Le traducteur en est Jean-Philippe Deconinck.

Voici ce qu'en dit José Le Roy sur son site :


La publication d'inédits de Maharaj est toujours un événement car Maharaj est un des plus grands maitres du XXème siècle.
Ces entretiens couvrent la période de novembre 1977 à octobre 1979, c'est-à-dire la fin de la vie de Maharaj (mort le 8 septembre 1981).
On y retrouve les enseignements développés dans Conscience et Absolu, ou A la source de la conscience (parus aux Deux Océans).

Ils sont extremement directs et profonds.
A mes yeux, l'essentiel est la distinction que Maharaj fait entre conscience et absolu.
La conscience est "je suis"; c'est Brahman. Elle est Dieu, et elle fait naitre le monde. Elle est la connaissance (jnana). Elle est l'espace, sans forme et sans couleur. Elle est le guru. Elle est saguna brahman (absolu avec attributs , ici être et conscience). Le je suis est le parfum du corps.
Mais l'absolu est Parabrahman. Il est la source de la conscience, qui elle-même est la source du monde. Il est le satguru. Il est nirguna brahman (absolu sans attribut)
La conscience s'identifie ensuite avec le mental et le corps et se prend pour un homme ou une femme.
Absolu -----> Conscience (JE SUIS)------->Je suis ceci
Le point fondamental est que l'absolu NE SE CONNAIT PAS LUI-MÊME. Il n'est pas connaissance mais au-delà de la connaissance et de toute conscience.
La conscience est encore conditionnée. En fait elle est un des trois gunas (sattva) (les deux autres étant (Rajas et tamas).
Pour Maharaj, la conscience, le JE SUIS, n'est pas éternelle. Elle apparait le matin au sortir du sommeil profond, et disparait la nuit.
Voici quelques citations du livre :

"j'ai réalisé que j'étais toujours là mais sans aucune connaissance"
"Je ne suis pas la conscience; au contraire, la conscience est une nuisance pour moi"
"Tournez l'attention à la source de la conscience. Cette conscience n'est pas vraie"
"Ce qui reste une fois rejetée notre propre conscience est la vérité".
"Votre véritable identité est là avant votre connaissance."
"Cette conscience disparaitra comme une flamme s'éteint."
"La vérité n'a pas de  connaissance d'elle-même"
"Avec la naissance, la sensation "je suis" apparait. Avant la naissance cette sensation n'existait pas."
"Au réveil, la connaissance "je suis" émerge en vous et instanément crée le monde."
"Le concept "je suis" émerge à travers l'énergie de sattva guna"
"Quand vous pourrez dire "je ne sais", vous serez en parabrahman"
"JE suis est Brahman, ce qui se tient derrière est appelé parabrahman"
"Vous ête parabrahman en qui le verbe se dissout pour ne rien laisser. Lui seul est. Il n'est ni le guru, ni le disciple, ni Dieu."
"Paratman n'a même pas connaissance qu'il est"
"La conscience se dissout dans l'état de Paratman"

Certaines personnes en lisant ces textes se diront qu'en fait Maharaj ne veut pas vraiment dire que la conscience n'est pas éternelle. Il parlerait de la conscience d'être un individu. Car les courants non-dualistes contemporains font de la conscience un absolu éternel.
Pas Maharaj. La conscience (l'espace éveillé) est précieuse , elle est DIEU, mais elle n'est en fait qu'une connaissance, qu'une information.
L'absolu se tient au-delà. Il ne se connait pas, car la connaissance introduit encore une dualité.
Alors qu'elle est sa nature?
Et comment Maharaj peut-il savoir que l'absolu ne se connait pas ?
N'est-ce pas contradictoire?
Cela est contradictoire pour la pensée surement, mais non pour l'expérience.
La conscience émerge d'une Présence inconnaissable, ce que Douglas Harding appelait Mystère et Maitre Eckhart Déité, fond sans fond.
Et finalement, l'attachement à la conscience, à la connaissance d'exister, est le dernier des attachements et le plus fort.
jlr


mardi 27 mars 2018

Le rêve qui semblait si réel cessa...


Alors que j'étais complètement
Immergé dans les mots de mon Satguru

Ses mots s’imposèrent comme la
Vérité Eternelle

Tous les concepts et croyances
disparurent simplement…

Tous les problèmes semblaient
irréels

Les doutes s’effondrèrent…

Les plaisirs et la souffrance
semblaient également illusoires…

« Trigunas » (les trois attributs : sattva - rajas - tamas)
devinrent irréels
La trinité (le connaisseur - le fait de connaître - la connaissance) disparut…

La naissance elle-même semblait n’être qu’imagination
et la mort cessa ainsi d’exister.

La Liberté est la liberté 
de « l’emprise des concepts » 
de toutes les sortes de concepts…

La Véritable Liberté est la liberté 
du concept même de Liberté

Ce n’est pas que j’ai trouvé
toutes les réponses…

En fait « celui qui se posait » les questions
est mort

J’étais à la recherche de moi-même…
…pendant la recherche,
le soi-disant « chercheur » a disparu
et la recherche s’est achevée.

Ce qui a toujours existé
persiste éternellement

Ce qui n’a jamais existé
simplement disparaît !

La Compréhension apparut…

L’ignorance et la connaissance
n'étaient que les deux faces
de la même pièce de monnaie

Le rêve qui semblait si réel
cessa…

Maintenant mon Silence parle…
Ma Vacuité est pleine !