mercredi 28 juillet 2010

Entretien du 21 octobre 1979 (extraits) (Graines de Conscience)


Maharaj : La connaissance « je suis » a sa source dans l’amour, et cet amour se manifeste dans le monde. Quand cette connaissance point dans le Soi c’est le bonheur complet ; mais après deux ou trois ans l’enfant entre peu à peu dans le « je » et le « mien » et perd graduellement la joie du « je suis ». Le résultat de ce processus est qu’il en arrive à la conclusion qu’il est né et va mourir.
La connaissance « je suis » est apparue en vous, et voilà que l’on vous accuse de nombre de péchés et de naissances.
Examinez-vous à fond ; êtes-vous un corps-mental ? Etes-vous né ? Qui êtes-vous ? Qu’êtes-vous ? Trouvez les réponses par vous-même. Avant de naître, il n’y avait rien, pas la moindre idée que vous alliez revêtir une forme ; vous n’avez pris connaissance de cette forme qu’après que votre mère vous ait eu présenté à vous-même. Cet examen terminé, plus la moindre idée de mort ne vous viendra à l’esprit.
Question : Qu’est ce que la connaissance, l’état de connaissance (knowingness) ?
M : Elle procède de l’essence de nourriture que votre corps a assimilée. Elle est matière, autant que le corps, et disparaîtra, tout comme la flamme que voici s’éteindra. Si nous voulons survivre pour le mois à venir, n’est-il pas indispensable que nous donnions à manger au corps ? Supposons que vous gardiez de la nourriture avariée quelque part. Après un certain temps des vers et des insectes vont s’y former. N’est-ce pas la nourriture qui leur donne la vie ? Qu’indique ce fait ? Que la force vitale qui s’exprime grâce à l’insecte est contenue dans l’essence de nourriture. La force génératrice de vie est contenue dans l’essence de nourriture, et celle-ci est en soi sa propre nourriture.
Q : Tout à l’heure, Maharaj nous a parlé du « je suis » qui émane des cinq éléments. Les cinq éléments n’émanent-ils pas eux aussi du « je suis » ?
M : Oui, nous avons affaire à un cercle vicieux. Comprenez celui-ci et quittez-le. Si le corps de nourriture n’est pas là, vous serez ce que vous avez été avant que ce corps soit épuisé. La conscience, le monde, la manifestation expriment que « vous êtes ».
Pour nous résumer : comprenez tout cela et ne tentez pas d’interférer. Tous les prophètes et assistants sociaux sont venus en ce monde puis l’ont quitté ; ils n’ont pas pu changer ce qui est. C’est le jeu de la Mâyâ. Tout a surgi du néant et retournera au même état.
Le « je suis » est le produit des cinq éléments, et il produit à son tour les cinq éléments. Par conséquent, comment pourrions-nous le détruire ?
Q : La destruction est impossible, il suffit d’aller au-delà.
M : Le « je suis » fait partie du jeu. Vous lui êtes antérieur.


Extrait de Graines de Conscience, Editions Les Deux Océans, 1982

vendredi 23 juillet 2010

Entretien du 18 septembre 1979 (extraits) (Graines de Conscience)


Maharaj : Sommes-nous venus en ce monde par volonté personnelle de naître, ou bien l’état de connaissance (knowingness) est-il venu en nous sans que nous le sachions ?
Question : Sans que nous le sachions.
M : L’être est venu sans que vous en ayez connaissance, mais vous vous en servez selon votre volonté personnelle. Je veux condamner à mort l’individualité. Aussi, réfléchissez avec soin. L’individualité doit disparaître.
Ce n’est pas par volonté personnelle que nous parlons aujourd’hui. Nous pensons avoir le choix, mais à tort.
Vous pouvez rester en samadhi un jour, un mois, mais quand vous réintegrerez votre état habituel votre conscience n’aura pas changé. Vous croyez que c’est vous qui avez réalisé le samadhi, mais ce qui le croit est déjà là, et n’est pas venu parce que tel a été votre choix.
Q : La volonté, la volition, est-ce la même chose que « je suis » ?
M : C’est le « je suis ». Il apparaît spontanément, puis il devient l’instrument de la volonté.
Le fait d’être témoin survient au principe précédant la conscience, l’Absolu, qui cependant est témoin grâce à la conscience. Dans le rêve le « je » physique n’est pas présent et pourtant vous voyez. Le substrat de tout chose est la pure conscience (awareness).
Q : L’Absolu apparaît-il et disparaît-il spontanément ?
M : L’état antérieur à la conscience est permanent. L’apparaition et la disparition spontanées sont une qualité de la conscience.
Q : La pure conscience (awareness) peut-elle exister dans la conscience ?
M : L’Absolu, la pure Conscience (awareness) est le principe qui soutient la conscience.
Q : Mais conscience de quoi ? Peut-il y avoir conscience sans objet de conscience ?
M : Dans l’état de Parabrahman la qualité de connaissance (knowingness) n’est pas, et il n’y a aucune des fioritures ou ornementations de la conscience manifeste. L’état de Parabrahman ne sait pas qu’il est et l est en dehors de la manifestation. La dissolution d’univers et de cosmos ne touche pas l’Absolu. Il existe. Ce principe parle en ce moment à l’aide de la conscience. Dans le royaume de la conscience la manifestation se poursuit sans cesse. 

Extrait de Graines de Conscience, Editions Les Deux Océans, 1982

vendredi 2 juillet 2010

Citation du 19 août 1979 (Graines de Conscience)


Maharaj : Avant que l’être soit apparu en vous, vous avez existé tout le temps, mais sans en avoir conscience. L’Absolu ne se connaît pas lui-même. Notre vrai état n’est pas l’état de connaissance, mais celui d’avant la connaissance.
Extrait de Graines de Conscience, Editions Les Deux Océans, 1982