Question : Qu’est ce que la pure ignorance ?
Maharaj : Vous pourriez ne pas aimer ma réponse.
Q : On verra bien.
M : L’ensemble du monde objectif n’est qu’illusion, ainsi que tout ce que vous y faites.
Ce que vous faites n’a absolument aucun effet sur le monde. Que vous existiez (en tant que personnalité, sensation ou conscience de Je suis) est en soi, une illusion, donc, tout ce qui est vu à travers cette illusion ne peut-être réel. Tout ce que je dis – même cette entière discussion est illusion. Au-delà vous devez continuez seul.
Même si je pouvas en dire plus vous n’apprécieriez pas.
Pour aller au temple de Shiva, vous devez marchez sur Shiva. Il n’y a pas de différence entre le Christ et un grain de poussière sur la route. Tout est Brahman. Si j’allais à la plage de Chowpatty et parlais ainsi aux gens, ils me lapideraient. La chose essentielle est la conscience « de ce que je suis ».
Quand cela n’est pas présent, je ne suis pas ici et aucune autre personne ne peut l’être.
Toutes idées de Dieu et Loka (ciel, enfer, etc.) ne sont que cela – des idées venant de la conscience de vous. Celle-ci va et vient, mais vous (la Réalité, le Soi) êtes au-delà. La pure ignorance est pure science (Vi-jnana).
Le Jnani dit que votre propre conscience (au sens de Je suis dans sa pureté) est le seul vrai Dieu. Toutefois mon Satguru (Soi véritable) ne connaît même pas cela. A partir de ce Dieu, (la conscience de Je suis) toutes les autres choses apparaissent, mais il n’y a pas de Dieu dans mon état originel.
Q : Un yogi vivant peut-il être un nir-yogi (au delà du yoga) ?
M : A la naissance, vous obtenez la connaissance que vous existez. Combien de temps avant d’avoir acquis cette connaissance, étiez-vous sans connaissance ?
Q : Je n’ai aucune réponse à cela.
M : C’est au-delà du temps, de l’espace et des Guna (qualités), c’est au-delà de tout. Vous avez rejeté cette connaissance et embrassé la connaissance objective, qui est temporaire et la cause de notre souffrance et de tous nos maux.
Q : Vous dites : « vous avez rejeté cette connaissance ». Qui a rejeté cette connaissance ?
M : Que vous existiez n’est qu’une illusion ; que vous existiez (en tant que quelqu’un ou quelque chose de séparé) est le rejet. La nature de Maya est qu’elle apparaît diverse et multiple, mais, au final, tout disparaît. Vous ne pouvez pas parler d’un commencement car c’est au-delà du temps.
Votre essence est Pure Conscience.
Le Satguru (Soi, Réalité) diminue l’effet de cette Maya ou illusion, elle se réduit de plus en plus, jusqu’à finir par se fondre dans le Satguru. Vous ne pouvez transcender l’action, que lorsque vous retournez à la Source. Que vous existiez (dans le sens de Je suis) est l’illusion, sa nature est de diviser et d’apparaître multiple.
Je suis nir-yogi (au delà du yoga). Les mots et les expressions viennent de la conscience, par le Chit-shakti (le jeu ou mouvement de l’énergie ou la puissance de la conscience). Je regarde apparaître le monde. Maya se comporte comme quelqu’un qui dénoncerait ses complices et, de ce fait, serait gracié, elle raconte l’histoire de sa propre supercherie.
Q : Y a-t-il donc deux réalités pour le Jnani, l’objective et la subjective ?
M : Je suis niryogi dans Paramatman (Suprême Réalité). Je comprends le travail de cette Maya et j’en suis le témoin. Maya est décrite comme « ce qui n’est pas ». Quand vous devenez conscient de « vous » (quand naît le sens de Je suis), vous accordez de la réalité au monde objectif, qui est en perpétuelle mutation et transformation. Je sais que c’est Maya.
Quand je suis seul, cette Maya disparaît et je reste dans mon état naturel.
Ce que je dis peut ressembler aux mots de Brahma (Dieu le créateur) mais je suis allé au-delà de Brahma ou de l’état de yogi (état d’union), car dans l’état naturel, il n’y a jamais eu de séparation, comment pourrait-il donc y avoir yoga (union) ou réunion ? Je sais que ce n’est qu’une illusion et que je suis au-delà et à l’écart de tout cela. Même si vous expérimentez encore le monde dans la dualité, en réalité, vous et l’expérience ne faites qu’un.
Extrait de « Nisargadatta. Notes » de Mark West. Editions Charles Antoni / L’Originel. 2007
Nisa enlève tout (quel bonheur) et ne laisse rien de tout ce qui peut sembler réel....seul demeure avec lui à travers ses mots ce qui n'apparaît ni ne disparaît........Silence, tout est là.
RépondreSupprimerBonjour Stéphane et bonne continuation pour offrir aux passants "la SOURCE, d'où les mots sortent"
Bonjour Vincent,
RépondreSupprimerComme tu dis, Nisa enlève tout et quel bonheur ! Lorsque je l'ai lu pour la première fois, cela a été un véritable soulagement et cela a balayé toutes les errances passées. Evidemment, je n'aurais probablement pas pu "goûter" ses paroles sans toutes ces errances.
Maintenant, j'y retourne toujours avec le même bonheur et même plus ;-)
Partager cette extraordinaire puissance, cette absolue clarté...