Question : Quand on s’occupe des affaires de ce monde, sur quoi faudrait-il se concentrer ?
Maharaj : Le principe du « Je Suis » est là, il remue sans cesse. Pour pouvoir le reconnaître vous mettez des uniformes variés, afin de lui donner une identité. Il est là, et vous vous absorbez dans toutes sortes d’activités. A moins de porter l’uniforme (votre corps-esprit), vous ne pouvez avoir aucune activité.
Ces explications s’adressent à Isvara (le principe divin en vous), qui pour le moment est piégé dans l’illusion qu’il est l’entité corps-esprit. Vous avez accepté l’identité qui va avec cet uniforme, c’est votre ego.
Isvara est le principe de la manifestation, qui permet à toutes les activités d’avoir lieu. Il n’a pas de forme – les formes sont basées sur le jeu original des cinq éléments (espace, air, feu, eau, terre). Et maintenant, ce principe est complètement fondu dans l’uniforme, on ne le reconnaît que par l’uniforme qu’il a pris. Vous avez peur de la mort parce que vous avez peur de perdre votre identité, le corps-esprit.
L’uniforme est là, pas de raison de ne pas l’utiliser, mais soyez bien conscient que vous n’êtes pas cet uniforme.
Q : Qu’est-ce qu’on fait quand il nous cause des ennuis ?
M : Retirez-vous dans le Soi, soyez un avec votre Soi vrai.
Cet étant aime avoir des expériences variées. Il devient mendiant ou bien roi.
Ce corps est-il éternel ? Il change sans arrêt, toute votre vie durant. Alors, à quoi allez-vous vous identifier ?
Q : Je m’identifie à mon corps, je le sais bien.
M : Qui ?
Q : Moi.
M : Donnez-moi une photo du sens de ce mot : « Je ». C’est impossible. Ce principe n’a ni nom ni forme. Tout ce qui est dû à l’uniforme va disparaître sans traces, c’est ma certitude inébranblable. Quel uniforme dure, je vous le demande ? Une fois que vous savez que vous n’êtes ni la forme ni le nom de cet uniforme, c’est terminé. C’est comme si vous aviez caché des billets de mille roupies sous votre matelas, et soudain le gouvernement annonce qu’ils n’ont plus cours.
Quand vous laisse tomber l’uniforme du « Je Suis » (de l’être-moi), il ne reste que le Parabrahman (Absolu suprême). Lui seul est éternel.
Q : Maharaj va-t-il m’aider à me défaire de mon uniforme ?
M : Pour quoi faire ? Il n’est pas éternel, il ne l’a jamais été.
Q : Nous avons toujours le nôtre, ça pose problème.
M : Dites-moi, quand la conscience n’était pas là, qu’est-ce que vous aviez comme expériences ? Un petit coup de « Je Suis » et voilà, l’être-moi se sait exister, ainsi que le monde.
Q : Comment se défaire de cette conscience ?
M : Pour quoi faire ? Si vous croyez que vous êtes cet uniforme, alors le problème se pose de s’en défaire. Abandonner votre identité avec le corps-esprit, essayez de vous mettre en question. Maintenant vous avez seulement le savoir, vous ne pouvez percevoir l’état (qui est au-delà). Vous venez ici parce que vous êtes ignorants, pas parce que vous savez. Le savoir que je dispense ne fait que dissiper l’ignorance (il n’ajoute rien).
Extrait de Conscience et Absolu, Editions Les Deux Océans 1997
je profite de te souhaiter une excellente année 2010, ainsi que longue vie et prospérité à ton blog.
RépondreSupprimerJ'ai lu et relu Nisa en long en large et en travers en ce qui concerne toutes les traductions en français.De même que les deux ouvrages de son maître et d'un autre disciple et ami de Maharaj, Ranjit qui parle de la même chose avec un langage tout aussi direct!
Mais je le relis toujours comme si c'était la première fois. J'avoue que Nisa à tout dit, tout donné en ce "qui nous concerne". Il reste le Jnani du 21 ème siècle qui colle tout à fait à notre époque. Ces mots sont des sabres qui tranchent l'inutile pour ne laisser que l'amour de notre véritable nature "ordinaire" qui se révèle une fois les illusions partis!
Bonne continuation dans la diffusion de cette connaissance essentielle!
Merci Vincent,
RépondreSupprimerJe ne peux pas ajouter grand chose de plus à ce que tu écris. J'ai également lu Siddharameshwar et Ranjit, ils sont vraiment excellents également mais Nisa a un style vraiment unique, inégalé (inégalable ?) ! On ne peut effectivement pas s'en lasser...
Excellente année 2010 à toi et à tous les lecteurs de ce blog.