vendredi 20 février 2009

Entretien du 07 novembre 1980 (A la Source de la Conscience)

Visiteur : La conscience est liée au temps, ce que je suis est donc également limité par le temps ou bien existe-t-il quelque chose d’éternel ?

Maharaj : Tant que le corps est là vous êtes cette conscience, mais le corps et la conscience une fois disparus vous êtes cet état originel sur lequel tout cela s’est échafaudé en tant qu’état temporaire. Votre état originel est permanent et immuable.

La difficulté tient à ce que vous êtes tous à la recherche de Cela, oubliant que Cela... vous l’êtes ! Vous, le sujet, cherche Vous en tant qu’objet, mais vous êtes ce que vous cherchez ! Dès qu’il y a pose, qu’une attitude n’est pas spontanée, la peur s’installe. Quiconque assume le personnage d’un chercheur est obligé de suivre les pratiques et comportements traditionnels des chercheurs et donc leurs limitations, vous n’êtes plus libre.

Quel est le but de ce que je suis en train de dire ? C’est une attaque directe de l’identification au corps et aux idées. Tant que cette identification durera mes attaques se poursuivront. Quand la perte de cette identification au corps et aux images se produira, Brahman lui-même viendra mains jointes se prosterner à vos pieds.

V : Cette perte de l’identification se produit-elle graduellement ou soudainement ?

M : Cela dépend de la manière dont vous la regardez. Si vous l’attendez, cela se fera graduellement, le dernier pas franchi, cela sera soudain. Lorsque le temps sera venu, la Réalisation sera le constat de l’identité du manifesté et du non-manifesté. Ils sont un, il n’y a pas de différence.

La vraie connaissance, la Réalisation, ne peut se produire que lorsque tous les concepts possibles ont été abandonnés et elle ne peut venir que de l’intérieur de vous.

Parabrahman n’a ni commencement, ni fin. Il est éternel, alors que cette conscience, elle, est liée au temps ; elle a un commencement et une fin.

Tout s’est passé exactement comme lorsque vous vous réveillez le matin et découvrez que vous êtes. Parce que je suis, je me réveille. Si je n’étais pas, comment pourrais-je me réveiller ?

Le Parabrahman découvre qu’Il est. La conscience est ce par quoi le Parabrahman sait qu’il est. Parabrahman est votre état éternel, vous ne pouvez pas vous en souvenir parce que vous ne l’avez pas oublié, vous le connaissez, il est votre expérience quotidienne. Il y a simplement conscience, il n’est pas question d’un « je »... c’EST !

La force vitale est en sommeil dans le grain. Comprenez cette force vitale et ne la conditionnez pas à quelque chose que l’on peut tenir dans la main. Elle est manifestée, c’est comme l’espace, elle est partout.

Ces sujets très profonds ne sont qu’un passe-temps, la distraction de l’intellect. En approfondissant votre approche de la spiritualité vous allez découvrir que « Je suis » est le Dieu ou l’âme d’un nombre infini d’univers et que ce glorieux « Je suis » lui-même est également un simple passe-temps. Tous ces entretiens ne sont qu’un passe-temps conceptuel. 

 

Extrait de A la Source de la Conscience, Editions Les Deux Océans, 1991

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