Visiteur : Je voudrais me débarrasser de cet ego et je voudrais savoir comment ?
Maharaj : Quelle est la dimension, la couleur de cet ego dont vous voulez vous débarrasser ? Qu’avez-vous compris concernant cet ego ?
V : Que c’est une fausse conviction de l’esprit.
M : Cette connaissance, ce constat « Je suis », n’est qu’une mince pincée entre mes doigts, mais l’ensemble des écritures, les seize sastras, les dix-huit puranas, et les quatre vedas ont crié, clamé sur tous les tons en s’efforçant de décrire ce Brahman. Toutes ces louanges sont dédiées à cette seule et minuscule pincée de « Je suis » ! A partir du moment où vous commencez à donner un aspect à cette connaissance « Je suis », vous perdez pied.
Ce petit socle soutenant les bâtons d’encens est en argent. Vous savez qu’il est en argent. Quel est l’aspect, la forme, la texture de ce savoir ? Si tout savoir, toute connaissance est sans forme est-il possible qu’il existe une structure, un aspect, une couleur pour « Je suis » ? Est-il possible de lui attribuer des fautes ou des mérites ?
Hors du temps, au sein de l’éther, cette trace de « Je suis » est absente.
V : N’est-il pas vrai que le Jnani distribue sa connaissance par pure compassion envers les ignorants ?
M : Dites ce que vous voulez, mais dans l’état de Jnani il n’existe plus rien de semblable. Je vous ai élevé au niveau où vous découvrez être l’illumination de toutes choses, l’amour de l’être également est là. Pourquoi posez-vous une telle question alors que je vous ai emmené si haut ?…
Comment parvenez-vous à savoir quelque chose ?
V : Grâce à l’intellect.
M : Non. La conscience, la connaissance reconnaît l’intellect, mais l’intellect ne peut pas reconnaître la conscience.
Vous êtes écrasé de sommeil puis vous vous réveillez.
Qui le constate, qui le reconnaît ? Avant le mouvement de l’intellect le principe de connaissance est présent. Avant la connaissance il faut bien qu’il y ait le principe initial qui connaît la conscience !
Celui qui entre dans la spiritualité est semblable à de l’eau froide posée sur le fourneau. Quand la flamme est allumée des bulles commencent à monter et le moment venu l’eau se met à bouillir. Ce stade d’ébullition ressemble au sadhaka pénétrant la classe supérieure de spiritualité, au point d’ébullition il aime parler et poser des tas de questions. Quand le feu devient plus profond l’ébullition cesse, l’eau frémit, c’est alors le stade où l’on acquiert la connaissance de la spiritualité.
Après avoir assisté à ces entretiens serez-vous à même de vous abandonnez à la quiétude ? J’ai quelques doutes à ce sujet parce que vous persistez à vouloir faire plaisir à cet enfant gâté, l’intellect. Si vous avez réellement compris ce que je vous ai dit, plaire ou non à votre intellect a-t-il vraiment de l’importance ?
Je vous ai dit qu’actuellement vous êtes semblable à cette chaleur dans le corps. A quoi correspond le Parabrahman ?
Le Parabrahman ne fait pas l’expérience de cette chaleur « Je suis ». Si vous comprenez, cette énigme sera pour vous résolue.
Si après avoir compris cela, quelqu’un devient un Jnani ce principe de conscience et ce corps demeureront disponibles, ils resteront également associés au domaine des émotions.
Un tel Jnani donnera libre cours aux pleurs et il pourra se laisser distraire par les événements qui se présenteront. Il ne cherchera nullement à supprimer les émotions susceptibles de se manifester spontanément au sein de la conscience ou du corps. Habituellement on suppose qu’un Jnani devrait annihiler toutes les manifestations émotives, c’est faux. Votre point d’appui étant l’Absolu vous n’êtes nullement concerné par les émotions et les transports instinctifs de l’appareil physiologique.
Un Jnani ne participe pas aux événements par un acte de volition, cela se produit tout seul, spontanément. Tandis qu’une personne ignorante est profondément engagée et identifiée à ce qui se produit, considérant tout cela comme réel. Pour le Jnani la chaleur est irréelle, donc tout ce qui peut se produire au royaume de la chaleur est également irréel. Pour un Jnani toute dévotion, goût, dégoût, amour, est dissous, mais tout ce qu’il fait est pour les autres.
Extrait de A la Source de la Conscience, Editions Les Deux Océans, 1991
Toujours la même joie de se reconnaître dans ce qu'exprime Maharaj......bon morceaux choisis...pour ceux dont la conscience est là, ces mots creuseront la tombe de tout ce "qui n'est Soi"...merci Stéphane de cette lecture quotidienne!
RépondreSupprimerLire,voir, écouter et surtout reconnaitre le Soi qui s'adresse au Soi,malgé nos couches de conditionnements et nos
RépondreSupprimerintellects tenaces, est un moment de pur bonheur.Merci à l'absolu d'illuminer le relatif.