lundi 16 mars 2009

Entretien du 28 septembre 1980 (A la Source de la Conscience)

Visiteur : Pourquoi ce « Je suis » éprouve-t-il une telle attraction pour le corps ?

Maharaj : Quand il s’exprime en tant que « Je suis » il est déjà chargé de cet amour de l’existence. Pourquoi l’instinct de conservation existe-t-il chez l’insecte, le ver, l’animal ou l’être humain ? A cause de ce « Je suis » associé à la germination de la force vitale. « Je suis » est en lui-même vie instinctive, amour de la vie. Cet amour de l’être, ce besoin d’exister, est la force primordiale motivant toutes les activités de la vie.

Lorsque vous êtes la conscience manifestée vous découvrez que vous seul êtes la multiplicité ; vous vous exprimez, Vous, au sein de ce vaste, ample, univers manifesté. Cet état sera lui-même transcendé et vous vous tiendrez dans le nirguna, état sans attribut. Mais tout cela n’est que l’expression de vous-même, n’est que vous en tant que « Je ».

Ce dont je parle maintenant est plus subtil, plus profond et plus difficile à comprendre, mais une fois compris le travail est fait. La conscience est ce qui permet de connaître.

Actuellement la conscience se connaît en tant que corps et sens ; il ne devrait pas en être ainsi. La conscience devrait connaître la conscience débarrassée du sensoriel.

Comprenez rationnellement ce que je vous ai dit tant de fois. Ce « Je suis » est un produit de la nourriture que je mange. Suis-je la nourriture ? Non, bien sûr. Suis-je le résidu de la nourriture ? Je ne le suis pas non plus… Vous suivez ce raisonnement mais vous demeurez prisonnier de cette intimité que vous avez avec le corps et les sens, vous êtes piégés !

Ce « Je suis » n’a aucune autorité, aucune indépendance, il est une marionnette dans la tragi-comédie des cinq éléments.

Celui qui affirme « Je n’étais pas » a une position sûre, stable, éternelle.

Rien de ce que vous constatez, rien dont vous pouvez être témoin ne restera avec vous, c’est de l’imperfection. Celui qui reconnaît l’imperfection, celui-là est parfait. Il est total. Il n’a rien besoin de faire pour Lui-même parce qu’il est parfait et complet.

Pourquoi le Parabrahman se permet-il ce luxe de souffrance du monde manifesté ? Parce que pour le Parabrahman cela n’existe pas ! 

 

Extrait de A la Source de la Conscience, Editions Les Deux Océans, 1991

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